Une consultation pour un diagnostic ayurvédique, comment ça se passe?

A la prise de rendez vous, je note date, heure et lieu de naissance de la personne présentant le déséquilibre objet de la consultation.

Le client m’éclaire également sur ce qui ne va pas. Dans cet exemple, la personne m’annonce avoir été diagnostiquée d’une spondylarthrite ankylosante par la médecine conventionnelle.

On pourrait penser que cela est suffisant pour mettre en place une recommandation en hygiène de vie…La médecine conventionnelle nomme un déséquilibre « maladie ». Ce mot est réservé spécifiquement à ce système de santé et nul autre ne peut l’utiliser dans le cadre de l’équilibre du corps et du mental,  sans risquer des poursuites judiciaires.  Selon le déséquilibre, le système détient également la propriété de tous les noms des maladies.  Ces noms sont également interdits pour la médecine ayurvédique, la naturopathie, la médecine chinoise ou tout autre système de médecine non conventionnelle. Ce qui est normal car le nom de la maladie est défini selon les caractéristiques scientifiques du système qui lui appartient. De la même façon l’ayurveda utilise des noms Sanskrit qui résument la nature du déséquilibre selon la pensée ayurvédique.

En āyurveda, un tel nom (spondylarthrite ankylosante) pourrait être un indicateur. C’est vrai mais cela constitue aussi un des premiers pièges à éviter à tout prix. C’est le meilleur moyen de ne rien comprendre aux principes de l’āyurveda. Le nom de la « maladie » est une conclusion pour la médecine conventionnelle, elle est un symptôme pour celui qui étudie l’āyurveda. Donc l’information de la « spondylarthrite ankylosante » est vue pour moi comme douleur articulaire chronique

Une date de consultation est prise ensemble.

Le travail d’investigation a déjà commencé avec l’étude du thème astral. L’āyurveda et le jyotiṣaśāstra (astrologie Védique) sont 2 classiques de cette même science des veda et nous confèrent cette possibilité de travailler de pair.

L’étude du thème de naissance me permet d’examiner la personne (Rogī parīkṣā) sans même l’avoir rencontrée. Sur cet exemple, je note que la personne est sujette à :

  •         Une irrégularité dans le pouvoir digestif
  •         Une fragilité dans le tissu lymphatique, le tissu adipeux, le tissu osseux et le tissu nerveux.
  •         Un déséquilibre chronique dans le dos et les hanches.

J’ai également travaillé sur d’autres facteurs importants : la constitution de naissance (Prakṛti), la nature mentale…

L’étude des périodes me donne la compréhension détaillée de la recette du déséquilibre (Roga parīkṣā) plus ou moins clairement selon les cas.

Vient le jour de notre rencontre

J’ai déjà une idée bien détaillée de ce qu’il se passe.

Lors de la rencontre, je pose une série de questions qui a pour objectif de confirmer mon diagnostic astrologique que ce soit sur l’examen de la personne et l’examen du déséquilibre. Je regarde la langue, les ongles, la peau, les yeux, j’écoute la voix, j’observe les proportions du corps…

L’examen visuel doit être en conformité avec l’examen astrologique.  A partir de là j’explique au client la pathogenèse (samprapti). La pathogénie est le processus par lequel la cause (hetu) agit en tant que déséquilibre.

Je soutiens qu’il est important de connaître la racine de nos épreuves.

 

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Pour la personne citée en exemple, un ensemble de causes venait perturber le tissu osseux et articulaire:

Le pouvoir digestif (agni) est altéré et engendre la formation d’ama, une substance collante et chaude qui perturbe la physiologie. Ama crée une alliance avec un tissu faible et crée des perturbations comme les douleurs, l’inflammation et la fièvre. L’ayurveda décrit ce déséquilibre avec un nom sanskrit : amavata.

Mais comment le tissu osseux est-il affaibli ?

D’après le diagnostic ayurvédique, on comprend que :

  •         Le processus de nutrition des tissus est altéré par des nutriments et des activités aux caractéristiques qui ont la particularité d’augmenter vata (la sécheresse dans le corps).
  •         Un excès de Vata engendre l’agitation mentale.  Le mental puise la nourriture dans le tissu lymphatique et une surconsommation fini par l’assécher.

Ces 2 conditions engendrent une perturbation du processus de nutriment des tissus qui finit par les altérer. La particularité du tissu osseux est qu’il est nourri par le tissu adipeux et le tissu nerveux. Lorsque ces 2 derniers sont asséchés, ils ne permettent pas de nourrir correctement le tissu osseux (ici objet de notre étude). S’il y a une pénurie de graisse nourrissante (snigdha) qui affecte le tissu osseux, cela se traduira par un affaiblissement du liquide synovial (śleṣaka kapha).  Les articulations vont se dessécher, se fissurer …

Un manque constant de rasa dhātu (plasma ou tissu lymphatique),  engendre la manifestation de toute une chaîne de déséquilibres qui perturbe également les agni (feu digestif participant à la transformation des aliments et à l’adaptation pour notre corps). Lorsque le feu digestif s’éteint, ama est créé.

Si cette condition n’est pas réglée, c’est la mémoire cellulaire qui s’en trouve également altérée (smruti). Cela se traduit par la maladie auto-immune.

Lors de la période de la manifestation du déséquilibre, un élément important est à prendre en compte : la grossesse. Durant une grossesse, les femmes ont besoin de plus de rasa dhātu (plasma ou tissu lymphatique). Cela a été pour elle une condition aggravante.

 

Cliquez ici pour la lecture du diagnostic ayurvédique complet (document technique nécessitant des connaissances en ayurveda).

Les ingrédients de la recette

Une fois la pathogénèse clarifiée nous connaissons tous les ingrédients qui ont permis la manifestation du déséquilibre.  C’est à ce moment que nous avons les moyens de corriger le scénario.

Je vais prendre un exemple : les pompiers disent que le meilleur moyen d’éteindre un feu, c’est de savoir l’allumer. C’est-à-dire qu’ils ont la connaissance de la recette du feu :

  1.       Un combustible : le bois par exemple
  2.       Un comburant : l’oxygène
  3.       Une énergie d’activation : une étincelle

Si vous enlevez un de ces 3 ingrédients de la recette, le feu s’éteint.

Dans amavata (le cas présent), nous devons :

  • Éliminer ama du tube digestif et des canaux qui alimentent les tissus.
  • Soutenir les  agni (feu digestif).
  • Nourrir les tissus avec des substances ayant des caractéristiques contraires à ce qui a conduit au déséquilibre.

Le suivi est nécessaire pour aller au fond des choses.

 

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